L’intellectuel d’alors : entre abandon et le jeu farfelu de son rôle communautaire




L'intérêt que suscitent les pratiques des intellectuels, les potins et les rumeurs qu'inspirent leurs nouvelles manières de faire, d'agir, et surtout celle de vivre sont à la mesure de l'immense pouvoir qu'ils ont finalement acquis dans la société (Didier Masseau, 1994). Dans les années 60, les intellectuels congolais, encore à un niveau plus bas d'instruction, en cette époque, ils sont intervenus dans la grande crise que traverse la nation. Ce pouvoir d'intervention grandissante a été reconnu, et démontré publiquement. Ou, il faut s'interroger sur les instances et les indices qui légitiment une supériorité aussi éclatante dans le domaine du savoir et de la culture. Pourquoi donc les intellectuels s'incarnent-ils à dominer le champ entier de la vie culturelle, au point même de s'attribuer le monopole de la politique,  Nous nous mettrons d'accord sur le fait que le pouvoir d'agir n'est pas héréditaire, ils se cultivent par l'esprit d'inspiration, et cela, de génération en génération.

 Leur nom dépasse leur œuvre. « Invisibles et présents partout à la fois, ils sont présents sur toutes les lignes éditoriales, presses écrites, presses traditionnelles, etc. A l'heure du numérique, ils sont plus présents dans les médias sociaux. Sur leur propre chaîne, pages, statuts, histoire, etc., on peut constater leur engouement à déverser toutes les meilleures idées, de fois au sens de leçons à promulguer à ceux et celles qu'on a identifié comme auteurs ou ceux et celles qu' 'on a responsabilisé tous les faits sociaux. Ils sont invisibles là où les bavardages devaient se taire et donner lieu à la réflexion profonde afin d'un agir efficace. Dans ce contexte, la personnalité de l'intellectuel et son histoire personnelle deviennent plus importantes que l'œuvre intellectuelle ou l'œuvre palliative aux maux sociaux. Pour la plupart, s'ils fournissent moins d'efforts, ils se produisent souvent à des articles prolongés, des citations empêtrés et parfois non référencées car l'auteur et les contextes sont méconnus d'eux. Les intellectuels médiatiques sont dans une logique de commenter une notoriété dans le champ intellectuel à partir de positions similaires à la construction de l'image d'un influenceur, sportif ou d'un acteur du cinéma.

Nous sous-entendons de l'intellectuel par celui qui doit dire le droit pour les autres. Celui qui doit éclairer là où il y a des zones d'ombre en fonction de sa propre idéologie. Celui qui doit être spécifique dans ses interventions et celui qui doit intervenir partout où il a le pouvoir et non responsabiliser autrui de tout ce qui ne marche pas. L'intellectuel est celui qui s'engage sur des causes qui sont liées à son savoir propre.

Mais hélas ! A regarder la manière d'agir de l'intellectuel d'aujourd'hui, cela nous laisse perplexes. Il nous semble que ce dernier s'est détourné de son rôle d'éveilleur de conscience et de guide. En lui, la présente génération ne peut plus croire, ni s'inspirer de lui. Face aux multiples problèmes que connaît la communauté, la lâche passivité de l'intellectuel est à mettre de l'avant. D'où l'expression en lingala : «  bato ya mayele ba bebisi boka  », ce qui veut dire : les intellectuels.

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